Même les admirateurs de François d’Assise devaient parfois lever les yeux au ciel devant sa bonté intransigeante, sa joyeuseté béate, ses prêches peu liturgiques, sa position strictement anti-capitaliste (pas d’accumulation ni d’argent ni de biens, ni même de dons). Un saint est rarement commode, c’est son signe distinctif.
Dans « Lu santo jullare Francesco », pièce inédite de Dario Fo, Gilbert Ponté joue son histoire sur le registre de la comédie burlesque, quoiqu’avec une surprenante fidélité à la biographie. Comme d’habitude avec cet acteur, il peuple tout seul la scène : narrateur, Francesco, sa mamma italianissime, évêques et même le Pape. Il le fait avec une éloquence corporelle qui, loin de n’être que de l’exubérance, est réfléchie et précise. Les qualités d’un mime, mais avec la parole en prime. Ah, le bonheur de voir Jésus aux noces de Canna, un peu grincheux de devoir interrompre sa conversation et s’improviser vinificateur – mais bon, d’accord, il y a des miracles qui ne peuvent pas attendre !
Les lycéens de Vinci qui formaient le public ont été saisis, dès l’arrivée du narrateur chapeauté avec sa valise. Voilà un théâtre qui, loin de viser le naturalisme télévisuel, se joue du réalisme pour mieux attirer l’attention sur la nature humaine.
Gilbert Ponté, mime avec la parole en prime.
Les lycéens de Vinci qui formaient le public ont été saisis, dès l’arrivée du narrateur chapeauté avec sa valise. Voilà un théâtre qui, loin de viser le naturalisme télévisuel, se joue du réalisme pour mieux attirer l’attention sur la nature humaine.
Gilbert Ponté, mime avec la parole en prime.
Denis Mahaffey, l’Union 23/05/09
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